Des détails sur l'affaire du parti Le Libéral au Bénin. Le procureur indiqué que le mardi 13 mai 2025, le Parquet Spécial près la CRIET a été saisi de faits présumés de corruption impliquant des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique. Dans le cadre de l'enquête ouverte, plusieurs agents publics ont été interpellés, notamment le Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales ainsi qu'un cadre de la Direction des Affaires Intérieures et des Cultes.
Selon le procureur Mario Mètonou, le sieur Richard Boni Ouorou, président du parti "Le Libéral", a été arrêté dans la soirée du jeudi 15 mai 2025. Les éléments recueillis indiquent que dans le processus administratif de reconnaissance du parti, des sommes d'argent auraient été convenues et versées à des fonctionnaires en contrepartie de leur intervention.
« Selon les déclarations du Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales, une somme de douze millions (12 000 000) de francs CFA aurait été proposée pour l'obtention du récépissé de reconnaissance officielle du parti du sieur Richard Boni Ouorou. Il affirme toutefois n'avoir effectivement perçu que cinq millions (5 000 000) de francs CFA. Une perquisition opérée à son domicile a permis la saisie de ladite somme, qu'il présente comme celle reçue du sieur Ouorou », a déclaré le procureur.
De son côté, le procureur révèle que Richard Boni Ouorou a déclaré avoir remis au total sept millions (7.000.000) de francs CFA audit Directeur, en trois tranches : un premier versement d'un million (1.000.000) de francs CFA avant la tenue du congrès du parti le 5 avril 2025, suivi de deux paiements successifs de trois millions (3.000.000) de francs CFA chacun, effectués les 26 et 28 avril 2025.
Le magistrat affirme que les faits ainsi établis s'analysent en corruption d'agent public, infraction prévue et punie par les articles 335, 336 et suivants du code pénal béninois. Le procureur a rappelé que la peine prévue par la loi est la réclusion criminelle de cinq ans à dix ans, sans préjudice des peines pécuniaires et des confiscations.
« C'est le lieu de rappeler à tous, que les demandes répétées d'un agent public ne constituent pas un fait justificatif de l'infraction de corruption à l'égard de celui qui fait le don. Céder aux sollicitations d'un agent public et lui faire des dons vous rend coupable de corruption au même titre que lui » a souligné le procureur.
Les enquêtes se poursuivent pour situer toutes les responsabilités dans ce dossier. Le parquet spécial près la CRIET a réaffirmé sa détermination à poursuivre sans relâche le fléau de la corruption au Bénin et encourage tous les citoyens à dénoncer ces faits lorsqu'ils en sont victimes ou témoins, apprend le procureur.
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