Amadou Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Moustapha Diop, Salimata Diop et Ismaïla Madior Fall, tous ministres sous l'ancien président Macky Sall lors de la gestion du fonds anti-Covid, bientôt devant la commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Ils sont accusés de malversation et de détournement de fonds.
Selon le rapport, l'ancien ministre du Développement industriel Moustapha Diop aurait déboursé 2,5 milliards de FCFA en liquide pour produire des masques, en violation des règles comptables. Quant à Salimata Diop, ministre des femmes, elle doit expliquer des dépenses de plus de 57 millions de FCFA.
L'ancienne ministre des Mines, Aïssatou Sophie Gladima doit justifier 193 millions de FCFA dépensés dans la construction d’un centre gravimétrique pour les orpailleurs impactés par la pandémie. Amadou Mansour Faye, qui gérait le portefeuille du développement communautaire et beau-frère de Macky Sall, fait l’objet de « complicité de détournement » après un excès de dépenses de 2,7 milliards de FCFA dans des achats de riz.
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Enfin, Ismaïla Madior Fall, ex-ministre de la Justice, est mis en cause pour « corruption et concussion ». Un promoteur immobilier affirme avoir versé 50 millions de FCFA d’un prétendu pot-de-vin de 250 millions pour l’attribution d’un marché.
Le parti de la majorité présidentielle tient à faire la lumière sur ces différents faits. « Nous avons une lourde responsabilité, celle de permettre, à travers des lois, de faire la lumière sur les malversations de l’ancien régime », a déclaré Anta Dia, députée de la majorité. De son côté, Aïssata Tall Sall appelle au respect de la présomption d’innocence.
Le fonds anti-Covid, abondé à hauteur de 1 000 milliards de FCFA par l’État et des bailleurs, visait à renforcer le système sanitaire et à soutenir l’économie. Dans un rapport d’audit de décembre 2022, la Cour des comptes a relevé des surfacturations dans l’achat de riz et de gel hydroalcoolique.
La commission d’instruction de la Haute Cour de justice examinera chacun de ces dossiers et décidera s’il y a lieu de renvoyer ces anciens ministres en procès devant cette juridiction, qui ne connaît ni appel ni recours.
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