Depuis l'adoption de cette loi, certains chefs communautaires ont exprimé leur mécontentement, estimant avoir été exclus du processus. Pour dissiper ces zones d'ombre, le gouvernement a organisé une rencontre avec la presse, au cours de laquelle le président de la commission, le professeur Albert Bienvenu Akoha, a fourni des explications détaillées.
Selon le professeur Akoha, le travail de « sélection » s'est effectué de manière rigoureuse et scrupuleuse, en appliquant des critères « tout à fait scientifiques ». Il a tenu à préciser que ce travail ne s'est pas déroulé entre les murs d'un bureau, mais à travers des sous-commissions dépêchées dans l'ensemble des régions du Bénin.
Au moment où la commission a entamé ses travaux, elle a dû faire face à un véritable défi, puisqu'elle a recensé plus de 300 prétendants au titre de roi. Mais, seuls les royaumes antérieurs à l'arrivée du colonisateur français, en 1894 dans le Sud et 1897 dans le Nord, ont été pris en compte.
LIRE AUSSI : Chefferie traditionnelle au Bénin : ce qui change après la promulgation de la nouvelle loi par Patrice Talon
« Tout ceux qui se sont autoproclamés rois après 1894 pour le Sud et 1897 pour le nord, nous n'en avons pas tenu compte », a affirmé le président de la commission. En effet, durant la période coloniale, la France avait nommé des chefs de canton, qui se sont par la suite autoproclamés rois, alors qu'ils n'étaient que des administrateurs coloniaux. « Mais, nous savons à l'origine qu'ils ne sont pas rois », a insisté le professeur Akoha.
Malgré ces explications, certains chefs traditionnels déplorent ne pas avoir été consultés par la commission. Interrogé sur ce point, le président de la commission a rétorqué qu'il n'avait pas l'intention « d'aller voir quelqu'un qui ne répond pas aux critères pour lui demander s'il est roi ». Selon lui, la commission n'avait pas à « poser des questions dont on a déjà des réponses »
Commentaires