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CRIET : Steve Amoussou, le présumé Frère Hounvi s'explique à nouveau sur des accusations contre Patrice Talon et de “Bénin plaque tournante de la drogue”

Au Bénin, une énième audience s'est ouverte dans la soirée de ce lundi 7 avril devant la CRIET dans le procès de Steve Amoussou. Le présumé Frère Hounvi s'est expliqué sur ses allégations contre le président Patrice Talon et du Bénin qu'il qualifie dans ses chroniques de plaque tournante de la drogue sous son règne. L'audience est renvoyée à huitaine pour les réquisitions et plaidoiries.

Le prévenu Steve Amoussou présenté comme le Frère Hounvi

Le prévenu Steve Amoussou présenté comme le Frère Hounvi

Une nouvelle comparution de Steve Amoussou présumé Frère Hounvi devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Un peu après 17 heures, l'audience s'est ouverte. Convoqué à la barre, Steve Amoussou répond de vive voix. « Est-ce que ce que vous appelez Avatar, est-ce que vous avez  par vos réflexions et productions intellectuelles contribué à nourrir l'avatar Frère Hounvi ? », lui demande le juge.

 

À cette question, Steve Amoussou, présumé Frère Hounvi, a déclaré à la Cour qu'il souhaitait que les débats devant elle soient enregistrés. Il souligne à la Cour que toutes les personnes présentes dans la salle d'audience sont des contributeurs au procès. Le présumé chroniqueur anonyme, présumé Frère Hounvi trouve ensuite dans la question du magistrat qu'il y a une confusion entre « participation » et « contribution ».

 

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Aussitôt, le président de céans recadre Steve Amoussou : « Nous n'allons pas faire de la rhétorique. Nous n'allons pas faire de la philosophie. Nous voulons parler concrètement ». Le juge lui rappelle immédiatement les raisons de cette question. Il lui signale qu’un numéro de téléphone lui appartenant et sur lequel il discutait par message WhatsApp d'une de ses chroniques a été retrouvé sur le téléphone du nommé Olivier de Montaguère. Ce dernier est aujourd'hui incarcéré et poursuivi pour cybercriminalité devant la CRIET.

 

Un numéro du présumé Frère Hounvi retrouvé dans un téléphone portable 

 

Selon le magistrat, le checking du téléphone de Olivier de Montaguère a permis de retrouver des messages dans lesquels Steve Amoussou parle d'une chronique sur laquelle le présumé Frère Hounvi doit corriger une faute et balancer sur les réseaux sociaux. « Est-ce vous ? », lui demande le juge. Interrogé, Steve Amoussou reconnaît avoir utilisé ce numéro mais nie être le « Frère Hounvi ». 

 

Il nuance ensuite : « J'étais en prison en isolement et sous bonne garde quand certains sont allés chercher une chronique du Frère HOUNVI pour étayer ce qui se passe dans l'actualité ». Il demande à la Cour de ne pas associer l'avatar Frère Hounvi à son identité.

 

Suite à sa réponse, l’un des juges insiste : « De quelle chronique parlez-vous ? ». Et à Steve Amoussou de répliquer : « C'est un extrait de l'avatar Frère Hounvi ».

 

Les propos accusatoires du présumé Frère Hounvi en débat 

 

Les accusations portées par le présumé Frère Hounvi dans ses différentes chroniques sont revenues au cœur des débats lors de cette nouvelle audience.  Le président de céans a procédé à la lecture de certains extraits. Dans une de ses chroniques, le Frère Hounvi parlant du président Patrice Talon déclare : « Le président est un dictateur nègre engoncé dans un veste très serré. ».  Dans une autre chronique, Steve Amoussou a accusé le chef de l'État de faire du Bénin une plaque tournante de la drogue.

 

Selon le juge, ces propos tendent à ternir l'image de ceux qui sont cités. « Rapportez-nous les preuves », demande-t-il. Steve Amoussou rappelle immédiatement à la Cour les conditions inhumaines de son kidnapping en terre togolaise. Devant le juge, il présente un tee-shirt et un short dans lequel il était le jour de son kidnapping. Il affirme avoir été ramené manu-militari sans ses chaussures du Togo et que pendant quatre mois son appartement est resté ouvert. « Aucun être humain venu dans ces conditions ne peut apporter des preuves de ces allégations. Si on voulait être objectif, on ne viendrait pas me demander d'apporter des preuves. (...) Je suis Steve Zountidé Amoussou. Sur la question de mon identité, il n'y a pas d'alias Frère Hounvi », a-t-il déclaré. 

 

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Sur ces allégations de plaque tournante de la drogue, Steve Amoussou précise qu'il peut donner son avis personnel en tant que citoyen. Il a rejeté toute idée d'apporter des preuves : « Si on demande au citoyen Steve Amoussou de vous apporter des preuves dans les circonstances actuelles , je ne peux pas apporter des preuves. Rendez-moi ma liberté », a-t-il soutenu.

 

Les avocats de la défense dont Me Aboubacar Babarapé et Julien Togbadja ont souligné que le juge violait la loi en lui demandant d'apporter des preuves dans ces circonstances actuelles. Les débats ont également porté sur des déclarations de la sœur de Steve Zountidé Amoussou devant l'officier de police judiciaire. Selon le procès-verbal, sa sœur aurait affirmé devant l’OPJ qu'il lui a affirmé depuis au moins un an qu'il serait le Frère Hounvi. Là encore, Steve Amoussou s'inscrit en faux. Il déclare n'avoir rien dit à sa sœur et qu'il ne l'a pas vu depuis au moins deux ans.

 

Après les débats, le dossier a été renvoyé au lundi 14 avril 2025 pour les réquisitions du ministère public et les plaidoiries des avocats de la défense, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.

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